Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
kisstinic m
Archives
26 septembre 2013

3 suite et fin) "… je ne veux ni sourire ni salut …" (3 séquences ) Poésie mercredi 122 / J-P SIMÉON

Aspho_pin0945

(… est-il possible que tu me ressembles)
… est-il possible croyable admissible
que tu portes un peu de mon geste dans tes mains quand
tu égorges
et que mon visage dans ton visage se penche
sur la boue écarlate et le cadavre démembré
à travers toi je serais donc sœur de la chiennerie
guerriers tueurs éventreurs tortionnaires mercenaires
soudards miliciens égorgeurs reîtres combattants assassins
troupiers bourreaux soldats violeurs massacreurs
chiennerie en tout genre veulerie
je n'en finirais pas d'énoncer
les galops du cheval sur la poitrine de la terre
je suis sœur à travers toi des chiens qui forniquent
sur le ventre blanc des amoureuses filles aux hanches
neuves et femmes vieilles du dernier soir
ici mon frère que tu entendes !
et toi qui passes en traînant la jambe
je ne demande pas la cause de tes pas qui usent le trottoir
je ne veux ni sourire ni salut
ni l’heure ni l’épaule où m’appuyer
ni qu’on me parle je sais tout ce qu’on peut dire
quand on est un honnête passant qui traîne la jambe dans
la rue du jour ordinaire brutal et mou
brutal parce que mou comme l’abandon comme
l’édredon mollasse des regrets
toi aussi écoute
je n’ai pas de patience c’est tout de suite
quiconque passe qu’il m’écoute c’est ainsi
je parlerai comme ça vient j’implorerai
mesquine piteuse hargneuse
je ferai la pleureuse la hideuse
j’y mettrai tout le pathétique drame et tragédie
et le sang au cerne des mots comme un rimmel après
les pleurs
dégoulinant dégoûtant
j’appuierai le trait oh mais au fait
je n’ai pas inventé le drame oh mon dieu le drame
ni la tragédie ah la tragédie
et le trait de l’épouvante et du dégoût
il est épais assez dans la chair des hommes et
je n’y suis pour rien (…)
 
Jean-Pierre Siméon

Publicité
Commentaires
kisstinic m
Publicité
kisstinic m
Derniers commentaires
Newsletter
Publicité