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kisstinic m
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3 décembre 2015

"Au pied des rochers une barque grelotte…" (Bénédicte Lefeuvre)/ "… Après le sang, la traîtrise et le cri, …"(Jean Joubert)

Bre_hat__11

(Bréhat/ nov.2015) - (j'ai du retard ………mLS)

((le choix des textes est de michel Fievet : fievetmi@wanadoo.fr))

Bonsoir, Poésie 486
 
P’tit vers à boire « Clarté de l'automne / Sur l'arbre qui sommeille encore / L'ombre douce des feuilles glisse.  Hachimoto Gaho »
 
Ce soir, à nouveau un poème de Bénédicte Lefeuvre que j’aurais aimé écrire extrait de son recueil « Les voies immobiles » aux Editions Henry.
 
 
Exilés
 
Au pied des rochers
une barque grelotte
les vagues s’effondrent
contre la coque
 
Un corps mort de froid
y sommeille
frêle refuge où d’immobiles rames
rêvent de traversées clandestines
 
De passage
une mouette transperce les frontières
Son cri laisse des traces de désespoir
sur le chemin de nulle part
 
Demain le jour poursuivra sa course.
 
(Bénédicte Lefeuvre)

Bonsoir, Poésie 487
 
P’tit vers à boire « Contemplant / Les tracés de mouettes dans le ciel / Je me suis reposé de moi (Thierry Cazals »
 
Un très joli poème de Jean Joubert qui est décédé hier. Ce poème est extrait du recueil « Etat d’urgence », aux éditions Editinter.
 
Asseyez-vous, peuples de loups, sur les frontières
et négociez la paix des roses, des ruisseaux,
l'aurore partagée.
Que les larmes, les armes
s'égarent dans la rouille et la poussière.
Que la haine crachée soit bue par le soleil.
La terre ouvre sa robe de ténèbres,
sa nudité enchante les oiseaux,
le jour se fend comme fille amoureuse.
Sous un ciel ébloui
viennent alors après tant de saccage
les épousailles de la terre et du feu,
le temps des sources,
des naissances.
Après le sang, la traîtrise et le cri,
ah, tant rêvé le règne des moissons
pour le bonheur des granges.
À nous qui hébergeons l'aube de la parole
de rassembler le grain,
les mots de l'espérance.
Un jour d'été, l'enfant plonge dans la rivière,
joue avec le soleil
sous le regard apaisé d'une mère,
le héron danse sur son nid de sable,
le renard ouvre des ailes d'ange
et le serpent, le mal aimé, forçat de la poussière,
sauvé, s'étire entre les seins du jour.


(Jean Joubert)

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